TENIR LE BRAS DE FER SOCIAL,  POINTER L’ILLEGITIMITE DU REGIME MACRON,  de l’UE et des INSTITUTIONS DE MOINS EN MOINS « REPRESENTATIVES » de la Vème « REPUBLIQUE » – Déclaration du secrétariat national du PRCF

Déclaration du secrétariat national du PRCF- 16 mars 2023, 79ème anniversaire du programme du CNR « Les Jours heureux »

Alors que se réunit le secrétariat national du PRCF, nous apprenons que le gouvernement Borne en grave échec politique prétend imposer sa loi infâme, rejetée par 75% des Français et par 90% des actifs, au moyen de l’article 49/3 après avoir déjà recouru sans mesure à ce procédé antidémocratique. Ainsi, après avoir adressé un véritable bras d’honneur aux syndicats en refusant de les recevoir ensemble, Macron et sa Première ministre s’assoient derechef sur la prétendue « démocratie représentative » parlementaire, celle-là même qu’ils prétendaient opposer à la démocratie populaire en action des manifs et des grèves reconductibles. 

Cette provocation démasque à nouveau le pouvoir brutal de l’oligarchie coalisée contre le peuple travailleur autour de Macron et de ses commanditaires du MEDEF et de l’UE supranationale, orchestratrice continentale de la casse sociale. Les travailleurs et la jeunesse répondront par un immense rebond de la mobilisation. Oui nous pouvons gagner contre ce pouvoir aux abois. Pour cela, les vrais communistes, qui n’ont jamais appelé à voter Macron au risque de le légitimer, devraient s’exprimer ensemble comme le leur proposera le PRCF. 

Plus que jamais il faut aussi, comme y invite l’appel ci-dessous, amplifier les actions de grève et de blocage et, pourquoi pas, mettre en débat l’idée d’une immense manifestation centrale à Paris sur les lieux de pouvoir pour appeler clairement à la grève générale jusqu’au retrait du projet, voire mettre en cause sans frilosité l’illégitimité du despotisme de classe macroniste. 

Alors que par ailleurs, la guerre confrontant l’UE-OTAN à la Russie, et bientôt à la Chine, menace de se mondialiser de la Corée à l’Ukraine et de Taiwan à la Mer Noire, il est capital que le mouvement ouvrier de classe ait le courage de lier les revendications sociales à la défense de la paix mondiale et à la mise en cause radicale de l’UE-OTAN, ennemi principal de la paix, de la démocratie et du progrès social, dont le régime Macron n’est qu’une expression de plus en plus dangereuse pour le monde du travail, pour la France et pour la paix du monde.   

UN IMMENSE FACTEUR D’ESPOIR: LA CLASSE OUVRIERE AUX AVANT-POSTES DES BLOCAGES ET DE LA GREVE RECONDUCTIBLE

Malgré les intimidations qu’ils et elles subissent, malgré l’union sacrée anti-grévistes du bloc regroupant autour de Macron, les parlementaires macronistes, les élus LR ultraréactionnaires et les médias à leur dévotion, les travailleurs en grève reconductible tiennent bon et le monde du travail tout entier, de même que la jeunesse dont l’avenir se joue en ce moment, doivent une fière chandelle aux travailleurs salariés de la Chimie, de l’Energie, de la SNCF, des ordures ménagères, des ports et docks qui forment le fer de lance de la grève reconductible. Merci à elles toutes et à eux tous! 

Après la courageuse grève dure avec blocage de sites des raffineurs CGT cet automne, cette grève appuyée sur des blocages et des manifs géantes marque le grand retour de la classe ouvrière à l’avant-garde des luttes. Honneur en particulier aux militants et aux dirigeants CGT des fédérations rouges de la CGT, souvent affiliés à la FSM. Ils ont en effet eu le courage de bousculer le « dialogue social » bidon et systématiquement perdant trop longtemps prôné par Berger, l’actuel patron à la fois de la CFDT et de la Confédération Européenne des Syndicats (pro-Maastricht), et par tous ceux qui, à la direction de la confédération CGT, les ont docilement suivis au nom d’un « syndicalisme rassemblé » euro-formaté, OTAN-compatible et… totalement impuissant sur le front social. Malgré l’extrême dureté de la guerre de classe qui va s’approfondir sur fond d’euro-fascisation et de marche à la guerre mondiale sous conduite de l’UE-OTAN, le retour à l’avant-scène de l’antagonisme objectif capital/travail ne peut que stimuler le combat pour le progrès social, la paix, les libertés et l’indépendance nationale. Le PRCF, qui n’a jamais appelé à voter Macron ni en 2017, ni en 2022 – tout en affirmant clairement son rejet total de Le Pen –, fut du reste le premier à annoncer la « grande explication » imminente entre capital et travail ainsi que l’ »ingouvernabilité » potentielle de la France qui allait logiquement en résulter. 

Ce retour en force de l’affrontement de classes, avec très souvent la classe ouvrière aux avant-postes, se manifeste aussi des Etats-Unis à la Grande-Bretagne, où ont eu lieu de grandes grèves parfois conduites par des camarades marxistes-léninistes, sans oublier l’Inde où les plus grandes grèves de l’histoire humaine viennent de se dérouler avec à leur tête les communistes indiens fidèles au drapeau rouge non expurgé de la faucille et du marteau! 

ACCUSER L’EURO, l’U.E. et l’O.T.A.N., C’EST RENFORCER LE MOUVEMENT SOCIAL EN LUI OUVRANT UNE PERSPECTIVE POLITIQUE ! 

Pour autant, le combat social actuel n’est évidemment pas assuré d’emporter le bras de fer actuel sur les retraites, ce qui est pourtant indispensable pour lancer la contre-offensive de classe sur les salaires, les services publics, le produire en France, etc. En effet, le gouvernement est assuré du soutien, non seulement des LR et d’autres députés et sénateurs « représentatifs »… des couches les plus nanties et les plus égoïstes du pays, mais de l’UE, véritable instigatrice de la nouvelle contre-réforme des retraites. Son triple but est d’ouvrir la voie aux fonds de pension, de rabattre la France sous les 3% de déficit indispensables au funeste euro et de permettre à Macron d’abonder les 413 milliards indispensables à l’énorme Plan de programmation militaire exigé par l’UE-OTAN pour préparer le « conflit de haute intensité » largement entamé, par Ukraine interposée, à l’occasion de l’actuel conflit entre la Russie et l’UE-OTAN. C’est pourquoi il est nuisible au mouvement social que les états-majors politiques et confédéraux qui prétendent guider le mouvement social exercent leur omertà sur la nocivité de l’UE, dont les Accords de Barcelone signés par Jospin dès 2002 programmaient déjà le « report progressif à 67 ans en moyenne de l’âge du départ en retraite dans les pays de l’UE »… Comment peut-on aller à la victoire sociale si l’on refuse de dire complètement qui est l’ennemi, si l’on ne veut accuser que Macron, ou que « le capitalisme » en général sans jamais fustiger la « construction » européenne (et ses courroies de transmission grassement rémunératrices pour les appareils français, la C.E.S. et le P.G.E.) que, comme par hasard, cautionne la gauche politico-syndicale établie, du PS aux trotskistes – en particulier le NPA euro-belliciste et atlantiste – en passant par le P« C »F-PGE, la Confédé CGT (présente à une infâme mobilisation pro-Kiev le 25 février dernier à Paris), les euro-« écolos » ? 

Cette « construction » ruineuse pour le progrès social, la nation et la paix, est en réalité appuyée par les députés PS, verts, P« C »F-PGE : tous ils ont voté la résolution parlementaire du 30 novembre 2022 autorisant Macron à livrer des armes lourdes au régime de Kiev admirateur de Bandera. Cela s’opère dans le cadre d’un affrontement planétaire qui, de l’Ukraine à la Corée en passant par Taiwan, mène pas à pas vers le « conflit global de haute intensité » que préparaient déjà ouvertement, très antérieurement à février 2022, l’UE-OTAN et Thierry Burckhard, le chef d’état-major nommé par Macron à la tête de l’Armée française. Si l’on tait la responsabilité de l’UE, comment en outre pourra-t-on fédérer les luttes en liant la bataille des retraites à la dénonciation de l’euro-austérité, au combat contre l’ »Etat fédéral européen » voulu par Scholz, et plus encore à la défense de la paix mondiale que la lutte du prolétariat est seule capable de sauver en liant sa promotion à l’offensive contre le capitalisme et contre l’impérialisme ?

MACRON, L’U.E. ET LES DEPUTES QUI SOUTIENNENT CETTE CONTRE-REFORME ARCHI-MINORITAIRE DANS LE PAYS SIGNENT LEUR ILLEGITIMITE DEFINITIVE

En outre, il est capital de mettre l’accent sur la totale illégitimité démocratique du pouvoir macroniste, de l’UE et d’un Parlement contre-représentatif du peuple. C’est indispensable si le monde du travail veut gagner ce bras de fer, y compris dans le cas où, directement ou par le biais du 49/3, Macron donnerait forme légale à cette grave régression qui en contient d’autres en cascade (euro-privatisation finale d’EDF et de la SNCF, casse finale des statuts et de l’Education nationale, etc.). Il faut en effet dire que, même si cette contre-réforme était votée par l’acoquinement de toute la réaction ou imposée à coups de 49/3, c’est-à-dire sans vote, elle continuerait de susciter la colère et le refus totalement légitime de notre peuple. En matière de légitimité politique, remarquons en effet que: 

a) l’UE fonctionne sur la base du Traité de Lisbonne, clone de la Constitution européenne rejetée par les Français en 2005 et que, comme l’a rappelé récemment un sondage national commenté par I.C., deux Français sur trois exigent un référendum sur l’appartenance de la France à l’UE, ce qui ne serait pas le cas s’ils en étaient satisfaits. 

 b) Macron n’a été « réélu » en 2022 que parce que le dispositif institutionnel verrouillé actuel le place à chaque fois en face d’une Le Pen dont, jusqu’ici (mais cela pourrait changer au vu de l’impopularité de Macron et de la non-perspective dessinée par la NUPES euro-atlantiste), la majorité des Français ne veulent pas. En outre, 60 % des Français, et 80% des électeurs ouvriers et employés ont boycotté le second tour de la législative de 2022, si bien que les députés macronistes et LR qui se réclament de la « démocratie représentative » ne représentent en fait qu’une minorité de Français nantis ou de dupes qui ont cru émettre un vote « antifasciste » quand ils ont élu ce président anti-ouvrier, antidémocrate et belliciste. 

c) le préambule de première Constitution républicaine française inspiré par Robespierre (1793), « Quand le gouvernement viole les droit du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour toute portion du peuple, le plus sacré des devoirs et le plus indispensable des droits » (article 35). Or, comment ne pas parler de viol de Marianne quand des « représentants » parlementaire du peuple qui ne sont que les émissaires de sa partie nantie agissant sur directive supranationale, votent un texte, ou pire, le font passer sans vote, alors qu’il est refusé par 70% des Français et par 90% des actifs? De quelle espèce de démocratie « représentative » s’agit-il alors? 

En conséquence, si ce texte infâme passe, seront encore plus coupables et encore moins représentatifs du monde du travail les états-majors de la « gauche » établie qui continueront à cautionner  le « dialogue social » bidon, ainsi que les institutions supranationales européenne tout en donnant du « Monsieur le Président » à un commis de l’UE qui viole la volonté du peuple et se réclame de la « souveraineté européenne » alors que la Constitution dispose que « la souveraineté réside essentiellement dans la Nation »!  

En réalité, à l’issue de ce grand mouvement social, notre pays sera au point de bascule : soit ce sera l’accélération de la fascisation et la mise sur orbite haute de ce RN que les faux communistes du PGE prétendaient réfréner en votant Macron, soit notre pays vivra une situation révolutionnaire où « ceux d’en haut ne pourront plus gouverner comme avant » tandis que « ceux d’en bas ne voudront plus être gouvernés comme avant » (Lénine). Mais sans un Parti franchement communiste, c’est-à-dire marxiste-léniniste, sans syndicats de classes débarrassés de l’euro-réformisme, la classe opprimée ne peut pas réussir sa révolution, telle était déjà la leçon essentielle du Manifeste du Parti communiste à l’issue de la Révolution de 1848 que la bourgeoisie « républicaine » noya dans le sang en juin de la même année.  

UNION, ACTION, RECONSTRUCTION ! 

C’est pourquoi l‘intervention de plus en plus dynamique dans les luttes du PRCF et de la JRCF est nécessaire. S’ils n’existaient pas, qui aurait promu dès le début du conflit les mots d’ordre « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre! », « du pognon pour les pensions, pas pour les marchands de canons! », « ils cassent nos acquis, bloquons leurs profits! » ou « Macron retire ta loi / et dégage ! »? Désormais, ces mots d’ordre germent dans la jeunesse comme dans les secteurs en pointe de la classe ouvrière. On y entend à nouveau d’intrépides leaders syndicaux « rouges » et fiers de l’être parler à nouveau de « mettre le monde du travail au coeur de la Nation », comme y invitait le CNR, ou de « socialisme à la française », alors que la direction renégate du PCF avait rayé des statuts de ce parti la notion de socialisme dès le 28ème congrès de 1994 ! 

Plus que jamais, donc, tous aux luttes amis et camarades car la victoire du progrès social n’est pas seulement inséparable de la défense de la paix et de l’indépendance nationale, elle est indissociable de la reconstruction d’un grand syndicalisme de classe et tout autant pour le moins, de la renaissance d’un parti communiste de combat totalement affranchi des confusionnistes de toutes sortes qui ont fait main basse sur le P« C »F-PGE actuel.  

Cette oeuvre de résistance et de reconstruction débouche sur l’Alternative rouge et tricolore que nous lions aux « quatre sorties », de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme. Continuer à faire preuve de frilosité à cet égard obèrerait nos victoires présentes et à venir et préparerait le terrain, en France, à la victoire de Marine Le Pen, dans le monde, à un conflit mondial exterminateur. Alors, avec le PRCF, unissons toutes les dimensions du combat de classe, dimensions sociale, pacifique, démocratique, patriotique et internationaliste, pour offrir à la contre-offensive sociale ouvrière et populaire en cours un débouché politique révolutionnaire irrésistible et pleinement à sa mesure ! 

The World Anti-imperialist Platform